Déclaration des élues UDB au Conseil Municipal de Brest

Publié le par an erminig

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Conseil municipal du 01/02/2001

 Vote du budget 2011

 

Monsieur le Maire, chers collègues,

 

La crise qui est une opportunité de profits pour les uns, enfonce chaque jour un peu plus les autres dans la précarité économique et sociale.

 

Cette crise touche chaque individu, au quotidien, dans ses droits fondamentaux, qu’il s’agisse du droit au travail, du droit au logement, du droit à l’éducation, du droit à la santé, et même touche chacun et chacune dans ses libertés, et par là, dans sa dignité.

 

On peut s’indigner, comme le propose avec succès Stéphane Hessel, mais nous qui avons en charge, pendant ce mandat, la gestion du quotidien et la préparation de l’avenir, il nous faut plus qu’une indignation que nous sommes nombreux à partager, il nous faut résister, non seulement pour sauver ces services publics qui contribuent à rétablir l’égalité dans l’accès aux droits fondamentaux, mais pour rénover ces services.

 

Affaiblir les services publics et transférer ces services vers les marchés, c’est aussi affaiblir la démocratie locale.

Notre groupe UDB est persuadé que c’est par la santé, la sécurité, l’éducation pour tous, un emploi de qualité pour chacun, que notre société sortira de la crise, et non l’inverse.

 

Lors du débat d’orientation, nous avons dit que nous avions besoin d’un budget de résistance. Et nous le redisons.

Le budget qui nous est proposé, est un budget certes courageux, un budget de solidarité, mais au cours de son exercice, nous aurons à veiller à ce que dans son application il ne soit pas seulement un budget d’accompagnement de crise.

C’est chaque jour, dans toutes les décisions, que nous aurons à apporter la meilleure aide possible à nos concitoyens, et en particulier aux familles précarisées, aux jeunes qui se voient fermer les portes de l’emploi, aux seniors qui sont dans une situation identique d’exclusion.

 

Pour y parvenir, la baisse des dotations de l’Etat est heureusement tempérée par des taux d’intérêt à un niveau bas qui permettent de maintenir l’annuité au niveau de 2010, et par la taxe additionnelle aux droits de mutation repartie à la hausse. Si le gel des salaires des fonctionnaires est un élément indiscutablement facilitateur de notre équilibre budgétaire, nous avons déjà dit au conseil de Bmo que les agents de notre collectivité, qui souffrent eux aussi des choix que la politique gouvernementale impose, sont l’une des ressources de notre service public, et par conséquent, nous refusons de considérer le gel des salaires comme une aubaine et la masse salariale comme une charge de fonctionnement à compresser prioritairement. Notre santé financière est bonne avec une épargne nette multipliée par 3 entre 2 budgets et une capacité de désendettement qui passe de 8 ans à moins de 6 ans.

 

Cette remarque n’est pas de l’autosatisfaction gratuite : la bonne santé financière oblige à plus d’initiatives hardies, tant en investissement qu’en fonctionnement.

 

Nous aurions mauvaise grâce à critiquer la gestion d’une ville classée en second, par le magazine Challenge, parmi les villes de plus de 100 000 habitants les mieux gérées de France.

 

Mais ce bon classement nous alerte plutôt qu’il ne nous satisfait, sur les risques d’une gestion prudente qui pourrait tuer l’imagination et la créativité.

 

En effet, nos investissements sont largement consacrés à l’entretien de notre patrimoine, il faut le faire évidemment, mais heureusement nous pouvons nous réjouir de la part consacrée au secteur Education, enfance, action associative, jeunesse.

 

Parmi les investissement plus dynamiques que ce simple entretien du patrimoine, nous remarquons de manière très positive les travaux qui améliorent directement la vie des Brestois, tels que les travaux d’accessibilité des bâtiment municipaux, les travaux dans les halles et marché, la restructuration du groupe scolaire du Pilier Rouge, l’espace enfance-associations de Pontanezen, la modernisation des restaurants scolaires, le gymnase scolaire du quartier Europe, et aussi les équipements culturels de qualité inscrits dans les quartiers comme le Mac-Orlan et la Maison du Théâtre.

Pour ce qui est du fonctionnement, nous remarquons avec satisfaction l’augmentation de 2% des subventions aux associations conventionnées (hors Brest évènement nautique qui est dans une situation particulière). Ces associations, employeurs dans le champ de l’économie sociale et solidaire, structurent le paysage social des quartiers. La stabilité leur est nécessaire pour qu’ils continuent à jouer leur rôle en matière de cohésion sociale en multipliant les espaces de rencontres.

 

Cependant, nous regrettons que les petites associations non conventionnées, elles, voient leur ligne budgétaire en régression de 2, 1/2 %. Ces petites associations risquent de voir se limiter leur capacité de projets. Or, c’est dans ces petites structures qu’éclot souvent l’innovation sociale dont nous avons besoin, parce que, plus légères, elles ont aussi une plus grande capacité de décentrement par rapport aux habitudes. C’est souvent là que naissent les micro-initiatives et les expérimentations nécessaires à la politique de la Ville. Cette diminution de nos soutiens ne doit pas fragiliser leur capacité d’initiative et de détection des besoins. Ces petites associations sont le reflet de la diversité associative qui font la richesse d’une ville. Et pour tout dire, nous sommes méfiants à l’égard d’un risque de concentration de nos moyens sur des associations de grande taille. Ce risque représenterait un appauvrissement du tissu associatif de quartier. Le risque aussi est réel de provoquer la désertion de l’énergie bénévole, avec sa conséquence, l’effritement du lien social.

 

Il ne faut pas que cette dégradation se poursuive. Notre soutien au milieu associatif doit absolument se maintenir si nous ne voulons pas voir ce que le gouvernement suscite déjà, c’est à dire le formatage de l’offre de service de proximité, de l’offre culturelle, éducative et sportive sous forme consumériste.

 

 

Groupe UDB

Anne-Marie Kervern, Adjointe au Maire, conseillère communautaire

Frédérique Le Nedellec, Conseillère municipale, conseillère communautaire

Publié dans Elus UDB

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